Sécurité : bon sens contre bon sens

Au cours d’une journée d’audit sécurité, il est presque systématique qu’on m’opposera au moins une fois l’argument du « bon sens ».

Un panneau signale « casque obligatoire », mais certains intervenants n’en portent pas :
« Ca dépend des opérations réalisées, c’est une question de bon sens ».

Le bon sens : combien de morts chaque année ?

Or si quelque chose ne se discute pas, c’est bien une consigne en matière de sécurité. Chaque instruction doit être clairement énoncée, simple à appliquer, et rigoureusement suivie.

S’en remettre au bon sens, c’est accepter l’interprétation. Inacceptable pour une entreprise dotée d’un système de management de la sécurité (ISO 45001).

Le documentaire a bon dos

Les normes et la règlementation nous ont appris à « documenter ». Réaliser un document unique d’évaluation des risques, un plan de prévention, un affichage des consignes au poste, des causeries sécurité avec une belle feuille d’émargement, est-ce suffisant ? Est-ce pertinent ?

Excellente illustration que cette vidéo de l’INRS où le patron cherche ici avant tout à se couvrir :

Analyse des risques et consignes de sécurité : faites du spécifique

C’est la tentation de la généralisation qui nuit à ce que doit être une analyse de risques : la recherche des spécificités, celle qui pointe l’absence d’une rambarde à tel point du site, identifie l’utilisation d’un produit chimique particulier qui n’est pas maîtrisé, relève l’intervention d’un sous-traitant dans une zone dangereuse dont il ne connaît pas les risques.

S’en remettre au « bon sens », c’est déjà abdiquer. Voulez vous en rester là ?