La norme de référence en aéronautique

Une partie de l’industrie ne parle plus que de ça : obtenir le précieux sésame de la certification « ISO 9100 » ; souvent par pression de donneurs d’ordre existant, ou plus souvent encore dans l’espoir (éminemment justifié dans bien des cas) de se voir ouvrir de nouveaux marchés dans l’aéronautique, voire l’aérospatiale.

On parle d’EN 9100 sans savoir la définir

En tant que sous-traitant, il me faut l’ISO 9100 pour entrer sur les marchés de l’aéronautique…

Un chef d’entreprise un peu confus

Qu’importe si au passage c’est bien une norme « EN » (européenne) et pas « ISO » (internationale), la finalité reste la même, il s’agit bien du standard indispensable pour qui veut travailler dans la chaîne des sous-traitants de l’aéronautique.

EN 9100 est un dérivé d’ISO 9001 (de loin la norme internationale la plus connue). L’enjeu d’EN 9100 est par rapport à sa grande sœur est de contenir des particularités bien à elle qu’il convient d’identifier avant de se lancer à corps perdu dans la conquête spatiale.

Les exigences EN9100 vont bien au delà d’ISO 9001

On attend notamment de l’entreprise :

  • Une documentation très élaborée, avec des passages obligés (enregistrements) allant bien au-delà des exigences 9001. On citera comme exemple la nécessité absolue de définir une procédure encadrant les enregistrements des fournisseurs.
  • Une mesure de la performance accrue (notamment la conformité produit et le respect des délais).
  • Une indépendance et des moyens d’actions démontrés pour le représentant de la direction.
  • Une véritable gestion de la configuration du produit (http://fr.wikipedia.org/wiki/Gestion_de_configuration).
  • Une planification incluant une approche de gestion par « projet ».
  • Une gestion étendue des risques.
  • Un renforcement des exigences en conception et développement (notamment la documentation des essais de vérification et de validation).
  • Un processus d’achat très développé (critères, informations, vérifications).
  • Une grande maîtrise des processus de production et de contrôle associés allant jusqu’au support après-vente (ce dernier point devant être spécifiquement documenté).
  • Des processus répondant à des exigences spécifiques assurant la maîtrise des équipements de surveillance et de mesure.
  • La prise en compte d’éléments (obligatoires) pour la surveillance, le mesurage et l’amélioration continue.

Quelques recommandations pour partir préparé

En résumé, si la démarche de management système est similaire à l’ISO 9001 puisqu’elle suit exactement le même squelette, il faut prendre conscience que des exigences ont été renforcées et étendues sur certains points clés, demandant à l’organisme qui le met en œuvre un niveau de maturité bien plus élevé de son système de management !

Par expérience, nous recommandons de ne se lancer dans une démarche 9100 qu’après avoir assuré un socle de système de management selon Iso 9001 suffisamment solide (répondant efficacement aux exigences) et souple (pour pouvoir s’adapter aux nouvelles pratiques).

C’est un paradoxe qui veut que pour propulser son organisation dans les airs il faille quelque peu l’alourdir avant le décollage… ainsi se résume l’enjeu très actuel d’EN 9100.